Renforcer l’autonomie des femmes rurales face aux défis fonciers, climatiques et miniers : l’impact transformateur des RWLCs en République Démocratique du Congo

Dans les territoires ruraux de Kalehe et Kabare, à l’Est de la République démocratique du Congo, les femmes et les filles font face à des défis structurels qui menacent profondément leur sécurité alimentaire, leur santé et leurs moyens de subsistance. Depuis la résurgence de la guerre du M23 en 2025 au Sud-Kivu, l’accès à la terre, principale source de survie économique des ménages ruraux, est devenu encore plus restreint en raison de l’insécurité croissante et des normes discriminatoires qui privent les femmes et filles de droits fonciers élémentaires.

Autour des sites miniers, ces difficultés sont amplifiées par la pollution environnementale, qui contamine sols et cours d’eau, réduit la productivité agricole et expose les communautés à des risques sanitaires majeurs.

Face à ces réalités, nos Rural Women’s Leadership Centers (RWLCs) se sont imposés comme de véritables racines de transformation et de résilience. Ils offrent non seulement un espace sûr pour les survivantes de violences basées sur le genre (VBG), mais également un modèle communautaire innovant qui restaure l’accès collectif à la terre, renforce les moyens de subsistance et ouvre la voie à une autonomie socioéconomique durable.

Des terres partagées pour briser les barrières structurelles

Le manque d’accès à la terre constitue l’un des obstacles les plus critiques pour les femmes rurales. Le modèle des RWLCs répond à cette urgence en créant un système de gestion collective des terres, où les femmes peuvent cultiver sans craindre l’éviction ou les restrictions coutumières. Cette approche réduit considérablement les inégalités foncières, en particulier pour les jeunes femmes et les survivantes de VBG, qui trouvent dans ces terres partagées un moyen concret de reconstruire leur vie, leurs revenus et leur dignité.


L’accompagnement essentiel de nos Agronomes Mobiles de MKAAJI (AM)

Au cœur de ce modèle se trouve l’expertise de nos Agronomes Mobiles, véritables piliers du changement. Leur rôle dépasse la simple formation agricole : ils accompagnent les groupes dans l’adoption de pratiques durables, résilientes au changement climatique et adaptées à des sols parfois affectés par la pollution minière. À travers nos Farmer Field Schools (FFS), ils introduisent des techniques agroécologiques, renforcent la productivité, améliorent la gestion des ressources et favorisent l’autonomie alimentaire des ménages. Cet accompagnement est essentiel pour renforcer la résilience des femmes face aux crises climatiques et économiques.

Pollution minière : un fardeau lourd, surtout pour les femmes et les filles

Autour des zones minières, les effets de la pollution sont particulièrement visibles : sols appauvris, contamination de l’eau, diminution de la fertilité des champs. Les femmes, qui dépendent principalement de l’agriculture, en subissent les conséquences directes. La dégradation des cultures réduit leurs revenus, accroît leur charge de travail et expose leurs familles à des risques nutritionnels et sanitaires.

Les jeunes filles sont également touchées, souvent contraintes d’abandonner l’école pour s’engager dans des activités minières extrêmement peu rentables et dangereuses. Dans ces environnements précaires, elles sont exposées à toutes les formes de violences sexuelles et basées sur le genre, ainsi qu’à un risque accru de traite des personnes. La combinaison de la pauvreté, du manque d’opportunités et de l’insécurité autour des sites miniers les place parmi les groupes les plus vulnérables, compromettant gravement leur avenir et leur dignité.


Récoltes collectives et autonomisation par les AVEC

La coordination des activités agricoles au sein des RWLCs permet d’organiser des récoltes collectives, assurant une redistribution équitable des bénéfices entre les membres. Ces revenus sont ensuite gérés par des Associations Villageoises d’Épargne et de Crédit (AVEC), un mécanisme transparent qui renforce la gestion financière des femmes, favorise l’épargne communautaire et soutient la création de micro-entreprises. Ce système contribue directement à l’autonomisation économique des femmes, en particulier des survivantes de VBG, leur permettant de stabiliser leurs revenus et de renforcer leur résilience face aux crises.

Le soutien précieux de The Circle permet aujourd’hui de maintenir ces initiatives vitales : sécuriser l’accès à la terre pour les femmes, accompagner les groupes agricoles, promouvoir la résilience climatique et renforcer l’autonomie économique des communautés rurales. Grâce à cette collaboration, les RWLCs continuent de devenir des espaces de protection, de leadership et d’espoir, où les femmes et les filles bâtissent les racines d’un avenir plus juste et plus durable en RDC.

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