MKAAJI MPYA rassemble et accompagne les femmes et filles pour briser le cycle et bâtir un avenir sans violences dans et autour des sites miniers.

Les territoires de Kabare et Kalehe, situés dans la province du Sud-Kivu, en République Démocratique du Congo sont des zones riches en ressources minières mais aussi marquées par des défis sociaux-économiques majeurs, notamment les violences sexuelles et basées sur le genre (VSBG). Dans ces espaces, les femmes et les filles rurales sont particulièrement exposées à des risques accrus de violences, exacerbés par la pauvreté, la présence de groupes armés et l’absence de mécanismes efficaces de protection.  

Grace au projet d’autonomisation socioéconomique des femmes et des filles rurales victimes des violences sexuelles et celles basées sur le genre dans et autour des sites miniers, soutenu par The Circle NGO, MKAAJI MPYA a formé, soutenu et accompagné directement à ce jour + 150 femmes et + 350 filles survivantes des VSBG afin de leur permettre de mieux se proteger, dénoncer les violences et reconstruire leur vie.

Image 1
Image 2

Les sites miniers de Kabare et Kalehe, comme dans l’ensemble de l’Est de la République Démocratique du Congo, suscitent une convoitise intense de la part d’acteurs locaux et étrangers. Cette ruée vers les ressources engendre de graves conséquences sociales, notamment pour les femmes et les filles. Dans les villages périphériques, elles sont souvent victimes de violences sexuelles, d’exploitation économique et de traite humaine autour des sites miniers. Beaucoup sont contraintes de vendre leur force de travail ou leur corps pour survivre, tandis que des adolescentes abandonnent l’école faute de sécurité ou de moyens. L’accès aux ressources reste profondément inégal, et les femmes sont généralement exclues des bénéfices. Ce contexte alimente un cycle d’abus, d’inégalités et de marginalisation profondément enraciné. 

Les femmes et les filles sont les premières sur la lignée et subissent fréquemment des agressions sexuelles, des harcèlements, et diverses formes de violences basées sur le genre. Ces actes ont non seulement un impact sur la santé physique et mentale, mais aussi sur leur capacité à participer pleinement à la vie économique de leurs communautés.

Cette situation déjà complexe est aggravée par des systèmes judiciaires peu accessibles ou inefficaces, ainsi que par une stigmatisation sociale qui pousse souvent les victimes au silence.

Le Projet d’Autonomisation socioéconomique des femmes et des filles rurales victimes des violences sexuelles et celles basées sur le genre dans et autour des sites miniers: une réponse intégrée et durable

MKAAJI MPYA a mis en place une stratégie intégrée centrée sur l’autonomisation socio-économique, la formation et l’accompagnement des femmes et filles victimes de violences sexuelles et basées sur le genre autour et dans les sites miniers à travers l’entrepreneuriat féminin. Cette action se déploie à travers les Centres de Leadership des Femmes Rurales (CLEFR), des espaces dédiés à la formation, à la réintégration communautaire, au leadership, au renforcement des capacités des femmes mais aussi à l’autonomisation socio-économique.

La formation accordée par MKAAJI MPYA repose sur quatre axes principaux, notamment : (i) l’autonomisation socioéconomique par le développement de compétences pratiques, en entrepreneuriat féminin, accès aux microcrédit à travers la gestion des Associations Villageoises d’Epargne te Crédit (AVECs), le développement des activités agricoles et la vente à travers des foires de résilience agricoles,  et la sensibilisation à leurs droits, les femmes et les filles gagnent en confiance et en capacité d’action ; (ii) la dénonciation des violences basées sur le genre (VBG) par la formation qui inclut des modules sur la reconnaissance des violences, les mécanismes légaux disponibles, et les démarches pour signaler les agressions ; et en fin (iii) l’accompagnement juridique et psycho-social pour aider les victimes à surmonter les traumatismes, des séances de soutien sont organisées, avec un suivi spécifique et personnalisé ; (iv) des forums communautaires des femmes et filles sur la lutte contre les VBG avec les leaders locaux dans sa diversité et les autorités locales.

La démarche cherche à casser le cycle de la violence en accordant aux femmes des outils concrets pour se protéger et participer activement à la transformation sociale de leurs communautés.

En plus des CLEFR, nous avons mis en place des Clubs Écoles Sans Violences (CESV) dans les écoles autour des sites miniers à Kabare et Kalehe pour promouvoir l’éducation des filles, lutter contre les violences basées sur le genre (VBG) en milieu scolaire, et renforcer les capacités des élèves avec l’appui d’enseignants formés. Ces clubs permettent aussi aux filles et garçons de retourner à l’école et de sensibiliser d’autres jeunes dans leurs communautés sur leurs droits.  Consciente que la lutte contre les violences doit commencer tôt, MKAAJI MPYA étend également ses interventions aux écoles situées dans ces territoires via les Clubs Écoles Sans Violences (CESV). Ces clubs scolaires constituent un cadre essentiel pour sensibiliser les jeunes générations à la prévention des violences sexuelles et basées sur le genre.  

Les CESV encouragent un dialogue ouvert autour du respect, de l’égalité et des droits humains, contribuant à créer un environnement scolaire sûr et respectueux pour tous.

Impacts et perceptives

Depuis le lancement de ce projet, plusieurs centaines de femmes et filles ont bénéficié des formations et du soutien proposé par MKAAJI MPYA. Plusieurs d’entre elles témoignent à ce jour d’un regain de confiance et d’une meilleure connaissance de leurs droits, ce qui leur permet de mieux dénoncer les violences et d’obtenir réparation.

Par ailleurs, la mobilisation communautaire autour des CLEFR et des CESV a renforcé la cohésion sociale et permis d’établir des reseaux de soutien plus solides. Cette dynamique est un pas important vers l’élimination des violences sexuelles et basées sur le genre dans les entités sous exploitations minières.

La lutte contre les violences sexuelles et basées sur le genre dans les territoires de Kabare et Kalehe et dans toute la partie Est de la RDC nécessite une implication concertée des acteurs locaux, nationaux et internationaux. Le projet d’autonomisation socioéconomique démontre au clair qu’en investissant dans l’autonomisation socio-économique, la formation, l’accompagnement, la sensibilisation et la réparation, il est possible de restaurer la dignité des victimes et de construire des communautés plus résilientes.

Related Post