Reserve Naturelle d’Itombwe

MKAAJI MPYA asbl travaille en partenariat avec la Réserve Naturelle d’Itombwe (RNI) pour soutenir les efforts de conservation et innover d’autres initiatives de conservation dans et autour en soutenant les communautés locales et les peuples autochtones et en établissant des relations avec des partenaires techniques et financiers pour la RNI dans le strict respect des lois et des normes régissant la conservation en République Démocratique du Congo.

  1.  Bref aperçu sur la Reserve Naturelle d’Itombwe
  • De la création
RNI et WWF (2017)

La Réserve Naturelle d’Itombwe (RNI), est située à l’Est de la RDC dans la province du Sud-Kivu, à l’Ouest du lac Tanganyika, dans la chaîne montagneuse de Mitumba, sur le fossé du Rift Albertin (Doumenge & Schilter 1997; Mubalama et al., 2018). Le sommet le plus élevé est le Mont Muhi (3 475 m). Ces massifs sont restés pendant très longtemps inaccessibles, très isolés, et donc très peu administrés, même pendant la période coloniale.
Le Massif d’Itombwe fait partie des sites prioritaires pour leur importance biologique au niveau global et au niveau du Rift Albertin.
D’ailleurs l’Arrêté N°01/008/CAB/GP – SK du 25 /02/1998 portant mesure de sauvegarde de la faune et de la flore des Monts d’Itombwe par le Gouverneur de Province du Sud Kivu traduisait déjà l’intérêt majeur de l’autorité politique à la conservation. Le Massif d’Itombwe abrite d’habitats forestiers d’altitude avec une faune exceptionnellement riche et diverse dont des populations de grands singes. Suite aux inventaires de faune réalisés dans les années 90 et sur conseil des scientifiques et d’organisations intervenant dans la conservation, le Gouvernement de la RDC avait décidé de créer une aire protégée dans le Massif d’Itombwe dénommée la Réserve Naturelle d’Itombwe (RNI en sigle) sur base du Décret n° N°038/CAB/MIN/ECN-EF/2006 du 11 octobre 2006. L’obtention de la reconnaissance officielle en juin 2016 de la configuration physique des limites de la RNI issues du processus de délimitation participative a constitué une étape clé pour la consolidation des efforts de conservation tenant compte de toutes les parties prenantes.

  • La flore

La réserve naturelle d’Itombwe, un grand bloc forestier du rift d’Albertine qui constitue un habitat important pour les grands singes. Située dans la partie sud du paysage de MaikoTaina-Kahuzi-Biega, la forêt d’Itombwe est la plus grande et la plus isolée des forêts de montagne intactes d’Afrique. Elle abrite un grand nombre de gorilles de plaine de l’est et de chimpanzés de l’est, ainsi que des éléphants de forêt et d’autres espèces endémiques. Les formations végétales du Sud sont rattachées au « Centre régional d’endémisme zambézien » et les formations végétales d’altitude sont caractéristiques du « centre régional d’endémisme morcelé afro-montagnard ». Cet ensemble phytogéographique est constitué de forêts ombrophiles de transition, de forêts afromontagnardes indifférenciées et de végétation de montagne. D’après Doumenge et Schilter (1997), Mangambu (2021); la RNI engorge un réseau hydrographique dense appartenant au bassin versant du fleuve Congo et du lac Tanganyika.

  • La faune

La renommée mondiale du Massif Itombwe est en grande partie basée sur la connaissance de son avifaune: celle-ci est extrêmement riche et renferme plusieurs espèces connues (Prigogine, 1985; Collar& Stuart, 1988). La RNI abrite aussi d’importantes populations de chimpanzés de l’Est (Pan troglodytes schweinfurthii) et de l’espèce menacée des gorilles de Grauer (Gorillaberingeigraueri), des éléphants de forêt et d’autres espèces endémiques.

Le massif d’Itombwe représente l’une des zones les plus propices à la conservation des grands singes et de la biodiversité endémique des massifs du rift Albertin. La diversité d’habitats et de conditions climatiques de la RNI est favorable au développement d’une riche diversité d’espèces animales dont certaines sont endémiques et/ou menacées d’extinction et inscrites sur la liste rouge de l’UICN. Les inventaires biologiques menés dans les années 1990 ont confirmé la valeur biologique exceptionnelle du massif, qui abrite 584 espèces d’oiseaux dont 30 sont endémiques à l’Albertine Rift, 72 espèces de mammifères (dont 4 endémiques), 35 espèces de reptiles (dont 5 espèces endémiques), et 23 d’amphibiens (16 endémiques).

RNI et WWF (2017)

 

 

Communautés locales et les peuples autochtones

Le massif montagneux d’Itombwe est habité par six principaux groupes tribaux : les Babembe au sud, les Balega à l’ouest, les Bafuliiru et les Bavira à l’est, les Bashi et les Banyindu au nord et les Banyamulenge au centre et à l’est du massif, principalement dans les savanes des auts-Plateaux. Plusieurs de ces groupes sont établis dans la forêt ou à sa bordure. Cela explique le fait que leurs activités économiques et leur culture soient intimement liées à la forêt dont les populations dépendent énormément (De Failly et Bantu, 2010). Les Babembe vivent dans les milieux forestiers au sud dans le territoire de Fizi et dans le secteur de Lulenge en territoire de Fizi et possèdent des activités et une culture très liées à la forêt (chasse et agriculture). Les Balega vivent à l’ouest en pleine forêt et pratiquent principalement la chasse, l’agriculture et l’artisanat. Les Bavira et le Bafuliiru vivent à l’est et pratiquent principalement la pêche, l’agriculture, l’élevage et l’exploitation minière. Les Banyindu et les Bashi vivent au nord et pratiquent l’agriculture, la chasse, l’exploitation minière et le commerce. Les Banyamulenge vivent au centre, à l’est du massif et dans les savanes des Hauts-Plateaux et pratiquent l’élevage de gros bétail et ils ont commencé à s’adonner au commerce des matières précieuses.

RNI et WWF (2017)

2. Cibles de la conservation

Les principales cibles de conservation de la RNI ont été définies par les parties prenantes lors de l’élaboration du PAG et sont composées d’habitats naturels et d’espèces phares: 

  • Habitats caractéristiques de la RNI,
  • Forêt humide de montagne,
  • Forêt de Bambous,
  • Malambo ou salines (lieux de maternité reconnus par les modes de gestion traditionnels de la forêt où on observe une forte concentration des mammifères ;

Ces sites bénéficient de la protection traditionnelle des chefs coutumiers ayant juridiction coutumière sur la répartition des terres). 

Voici ainsi les espèces phares (espèces emblématiques) de la RNI :

  • Gorille de Grauer, Gorilla beringeigraueri,
  • Chimpanzé oriental, Pan troglodytes schweinfurthii,
  • Eléphant de forêt, Loxodontaafricanacyclotis

Pour d’autres informations complémentaires sur la RNI ou sur ce que nous faisons, n’hésitez pas à écrire à iccnrni.sudkivu@gmail.com et à muderhwa.nshombo@mkaajimpya.org pour toute autre question pertinente.