La montée des eaux à Kahororo, une presqu’île située en territoire d’Uvira, menace gravement la biodiversité locale et la résilience des Peuples Autochtones Batwa ainsi que les communautés locales. Afin de sensibiliser et mobiliser les communautés face à cette crise environnementale, MKAAJI MPYA, via son réseau MKAAJI Biodiversity Journalists Network – MBJN, a organisé une émission publique radiodiffusée le 04 Février 2025. Soutenue par Internews Europe et Earth Journalism Network, cette initiative s’inscrit dans le cadre du projet ‘‘Increasing media capacity to implement the Kunming-Montréal Global Biodiversity Framework in the Democratic Republic of Congo’’. L’émission a permis aux Batwa de partager les impacts du changement climatique sur leur mode de vie tout en mettant en lumière des solutions durables basées sur la nature.
Kahororo, autrefois un lieu fertile, est désormais submergée par des eaux du lac Tanganyika et des rivières environnantes. Ce phénomène a gravement affecté l’agriculture, la pêche, et l’accès à l’eau potable, qui étaient des principales ressources des Pygmées Batwa. Les terres agricoles ont été englouties, les habitations détruites, et les communautés se retrouvent de plus en plus isolées. Lors de l’émission, ces habitants ont exprimé leurs préoccupations face à la perte de ressources naturelles et au risque d’isolement accru, exacerbé par la prolifération de végétation invasive, notamment la jacinthe d’eau.
L’émission a également abordé les questions liées au Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal, en particulier les cibles 8 et 11. La cible 8, qui vise à renforcer la résilience des écosystèmes face aux effets du changement climatique, a été mise en avant. Les Batwa ont partagé les difficultés qu’ils rencontrent pour préserver la biodiversité locale, comme les écosystèmes aquatiques fragilisées par la salinité du Lac Tanganyika, qui impacte les ressources halieutiques.
Par ailleurs, la cible 11, qui se concentre sur la conservation et la restauration des écosystèmes, a été également abordée. Les Peuples Autochtones pygmées Batwa ont montré des initiatives pour lutter contre les espèces invasives et restaurer des espaces naturels. Ces actions, telles que la gestion de la jacinthe d’eau, contribue à la préservation des écosystèmes.
L’émission a également permis de mettre en lumière les actions communautaires menées par les Batwa pour faire face aux défis environnementaux. Face à la montée des eaux, les Batwa tentent de restaurer leur environnement naturel en luttant contre les espèces invasives et en tenant à préserver les terres encore cultivables. Ils ont également proposé des solutions basées sur la nature pour améliorer leur résilience, telles que la gestion durable des ressources et la diversification des sources de revenus.
Ce programme fait partie d’une série d’émissions radiodiffusées réalisées par MKAAJI MPYA pour sensibiliser et autonomiser les communautés locales et autochtones, en leurs accordant une opportunité de faire entendre leurs voix auprès du public. Ces émissions visent donc à fournir une plateforme pour les PA, leur permettre de partager leurs défis et leurs solutions, tout en influençant les politiques publiques locales et nationales pour intégrer la dimension environnementale dans la gouvernance.
Les changements environnementaux observés à Kahororo ont des conséquences directes sur la biodiversité. La hausse des niveaux d’eau, combinée à la salinité du Lac Tanganyika, a réduit l’accès aux ressources halieutiques, essentielles à la survie des communautés locales. D’ailleurs, sur sept pompes d’approvisionnement en eau, seules deux sont encore opérationnelles, qui exacerbent la crise de l’eau potable à Kahororo.
Les peuples autochtones Batwa, déjà confrontés à des conditions de vie difficiles, sont de plus en plus vulnérables face à ces défis climatiques.
Signalons que cette émission radiodiffusée a permis d’éclairer les défis rencontrés par les Peuples Autochtones Batwa de Kahororo face à la montée des eaux, tout en proposant des solutions fondées sur la nature pour renforcer leur résilience. L’intégration de ces initiatives dans les politiques publiques locales et nationales est donc essentielle pour soutenir la mise en œuvre du Cadre Mondial de la Biodiversité en RDC, afin de préserver les écosystèmes locaux et soutenir les communautés vulnérables aux changements climatiques.