Wetlands for Peace and People’s Health Program

Le programme “Wetlands for Peace and People’s Health Program” initié par MKAAJI MPYA asbl en collaboration avec APEBH du Burundi vise à renforcer la conservation transfrontalière de la biodiversité dans la région des Grands Lacs africains, tout en s’attaquant au changement climatique et en améliorant la santé des communautés locales et des peuples autochtones. 

                                    APEBH Burundi (2024)

Les zones humides sont l’un des écosystèmes les plus importants du monde et leur conservation, leur restauration, gestion et leur utilisation rationnelle, durable sont vitales pour relever les défis environnementaux, sociaux et économiques urgents, tels que les changements climatiques et la perte de biodiversité tout en veillant à la santé et au bien-être de l’humanité et de toute la planète. Il faut noter que depuis que la Convention de Ramsar est entrée en vigueur il y a 51 ans, pour assurer la conservation des zones humides et réaliser les avantages et services constants qu’elles nous offrent, l’étendue des zones humides naturelles a diminué de 35 %, entraînant une perte d’écosystèmes irremplaçables et de leurs fonctions et services qui touche tous les individus et toutes les communautés (Wetlands COP14).

Cependant, la conservation, la restauration et l’utilisation rationnelle des zones humides sont les principes fondamentaux de la convention et qu’il est vital de les mettre en œuvre, de toute urgence, en collaboration avec toutes les parties prenantes, notamment les autres accords multilatéraux sur l’environnement (AME), pour faire cesser et inverser la perte de biodiversité ; atténuer les effets négatifs des changements climatiques, nous y adapter et construire notre résilience à ces effets ; et pour exécuter le Programme pour le développement durable à l’horizon 2030 et atteindre ses Objectifs de développement durable (ODD) ainsi que ceux de la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes, dans l’intérêt des générations actuelles et futures dans la Région des Grands Lacs Africains.

Bien que la région des Grands Lacs Africains présente une importante quantité des zones humides, riche en biodiversité et ayant des potentialités des solutions au changement climatique, elle reste cependant l’une des régions d’Afrique la plus touchée et déchirée par les conflits armés et communautaires et qui à ce jour empêchent que toutes ces potentialités soient exploités en des solutions durables de résilience au changement climatique.   

La région des Grands Lacs africains, dont la République Démocratique du Congo (RDC), le Rwanda et le Burundi font partie, est devenue progressivement célèbre non pas pour ses progrès mais pour des conflits meurtriers qui ont emporté des millions de vies humaines et engendré des souffrances indescriptibles sur les populations de la région. Non seulement que ces conflits ont eu des impacts négatif sur le vécu quotidien des communautés de la région mais bien aussi  des répercutions sur la biodiversité. Ces deux dernières décennies, les trois pays de la région ont été marqués par la violence mettant les efforts de consolidation de la paix et développement socioéconomique en déficit.

C’est dans ce contexte que ce programme a été conçu est structuré autour de six volets d’intervention clés, chacun ayant des objectifs spécifiques et des activités visant à promouvoir la durabilité environnementale et sociale à travers la coopération transfrontalière.

  1. Conservation de la biodiversité et zones humides au niveau transfrontalier

La conservation des zones humides et de la biodiversité transfrontalière est cruciale pour maintenir l’intégrité des écosystèmes dans la région des Grands Lacs africains. Les activités clés incluent sans y limiter :

  • Identification et protection des zones humides critiques : Cartographie et évaluation des zones humides transfrontalières pour identifier les zones prioritaires en termes de biodiversité et de services écosystémiques,
  • Développement de plans de gestion intégrée : Élaboration de plans de gestion collaboratifs qui incluent la participation des communautés locales et des peuples autochtones pour assurer une utilisation durable des ressources naturelles,
  • Renforcement des capacités locales: Formation des gardiens de la nature locaux et des membres des communautés sur la gestion durable des zones humides et la conservation et surveillance de la biodiversité.
  1. Résilience au changement climatique

Face aux défis croissants du changement climatique, le programme vise à renforcer la résilience des communautés locales et des écosystèmes:

  • Adaptation basée sur les écosystèmes: Mise en œuvre de mesures d’adaptation telles que la restauration des zones humides pour atténuer les effets des inondations et des sécheresses,
  • Promotion de pratiques agricoles durables: Intégration de techniques agricoles résilientes au climat et respectueuses de la biodiversité, telles que l’agroforesterie et l’irrigation durable,
  • Sensibilisation et éducation environnementale : Campagnes de sensibilisation pour informer les communautés sur les effets du changement climatique et les stratégies d’adaptation disponibles.
  1. Restauration des écosystèmes et santé des communautés affectées

La restauration des écosystèmes dégradés est essentielle pour améliorer la santé des communautés locales et autochtones :

  • Reboisement et restauration des zones humides : Initiatives de replantation d’espèces indigènes et de réhabilitation des zones humides dégradées pour améliorer la qualité de l’eau et des sols,
  • Surveillance environnementale et évaluation des impacts sur la santé: Surveillance des indicateurs environnementaux et évaluation des impacts sur la santé humaine, y compris l’accès à l’eau potable et à des conditions sanitaires adéquates,
  • Programmes de santé communautaire: Campagnes de sensibilisation sur l’hygiène, l’accès aux soins de santé et la prévention des maladies liées au changement climatique (inondations et autres)
  1. Genre, changement climatique et migration

Le programme intègre une perspective de genre dans ses interventions pour comprendre et répondre aux impacts différenciés du changement climatique sur les hommes et les femmes:

  • Analyse des rôles et responsabilités de genre: Études pour comprendre comment les rôles de genre influencent la capacité des communautés à s’adapter aux changements climatiques et à gérer durablement les ressources naturelles,
  • Analyse des violences basée sur le genre au niveau transfrontalier : une analyse approfondie des violences basées sur le genre sera entreprise pour comprendre les dynamiques spécifiques et les défis auxquels sont confrontés les individus, en particulier les femmes et les filles, dans les contextes transfrontaliers des régions des Grands Lacs africains,
  • Promotion de l’autonomisation des femmes: Initiatives visant à renforcer le leadership des femmes dans la gestion des ressources naturelles et à promouvoir l’accès équitable aux ressources et aux opportunités économiques au niveau transfrontalier,
  • Soutien aux femmes migrantes et refugiées: Assistance aux femmes migrantes et refugiées affectées par les changements environnementaux et les conflits pour assurer leur sécurité et leur bien-être lors de la migration ou dans les zones d’accueil.
  1. Mobilité et consolidation de la paix au niveau transfrontalier

La mobilité des populations dans la région des Grands Lacs peut est influencée par des facteurs environnementaux et socio-politiques:

  • Dialogues intercommunautaires et interculturels : Facilitation de dialogues pour renforcer la compréhension mutuelle entre les communautés transfrontalières et promouvoir la coopération pour la paix et la sécurité,
  • Gestion des conflits liés aux ressources naturelles et aux identités: Mécanismes de résolution de conflits pour gérer pacifiquement les disputes sur l’accès et l’utilisation des ressources naturelles transfrontalières et conflits identitaires,
  • Soutien à la réintégration des populations déplacées: Initiatives pour faciliter la réintégration des personnes déplacées en raison de conflits ou de catastrophes environnementales.
  1. Plaidoyer, renforcement des capacités et réseaux de collaboration

Pour garantir l’impact durable du programme, des efforts seront déployés pour renforcer les capacités locales et promouvoir le plaidoyer en faveur de la conservation et de la gestion durable des ressources naturelles et la lutte contre les VBG au niveau transfrontalier:

  • Formation et renforcement des capacités: Ateliers de formation sur la gestion des écosystèmes, les techniques agricoles durables, et le leadership communautaire,
  • Plaidoyer pour des politiques environnementales : Campagnes de plaidoyer auprès des décideurs politiques, institutions sous régionales comme la CEPGL, etc, pour intégrer la conservation de la biodiversité et l’adaptation au changement climatique dans les politiques nationales et sous régionales,
  • Établissement de réseaux de collaboration : Échanges d’expériences et de bonnes pratiques entre organisations locales, sous régionales et internationales pour renforcer la coopération transfrontalière et la mise en œuvre de projets communs.
APEBH Burundi (2024)

Le programme “Wetlands for Peace and People’s Health Program” s’engage ainsi donc à promouvoir la conservation de la biodiversité, à renforcer la résilience au changement climatique et à améliorer la santé des communautés locales et autochtones dans la région des Grands Lacs africains. En intégrant des approches transfrontalières et une perspective de genre, le    programme vise à créer des impacts durables tant sur l’environnement que sur le bien-être social et économique des populations en RDC, au Burundi et au Rwanda.

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