Wetlands for Peace Programme in the Great Lakes Region of Africa, WPP-Africa

Les zones humides sont l’un des écosystèmes les plus importants du monde et leur conservation, leur restauration, gestion et leur utilisation rationnelle, durable sont vitales pour relever les défis environnementaux, sociaux et économiques urgents, tels que les changements climatiques et la perte de biodiversité tout en veillant à la santé et au bien-être de l’humanité et de toute la planète. Il faut noter que depuis que la Convention de Ramsar est entrée en vigueur il y a 51 ans, pour assurer la conservation des zones humides et réaliser les avantages et services constants qu’elles nous offrent, l’étendue des zones humides naturelles a diminué de 35 %, entraînant une perte d’écosystèmes irremplaçables et de leurs fonctions et services qui touche tous les individus et toutes les communautés (Wetlands COP14).

Cependant, la conservation, la restauration et l’utilisation rationnelle des zones humides sont les principes fondamentaux de la convention et qu’il est vital de les mettre en œuvre, de toute urgence, en collaboration avec toutes les parties prenantes, notamment les autres accords multilatéraux sur l’environnement (AME), pour faire cesser et inverser la perte de biodiversité ; atténuer les effets négatifs des changements climatiques, nous y adapter et construire notre résilience à ces effets ; et pour exécuter le Programme pour le développement durable à l’horizon 2030 et atteindre ses Objectifs de développement durable (ODD) ainsi que ceux de la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes, dans l’intérêt des générations actuelles et futures dans la Région des Grands Lacs Africains.

Chavez Kamera (2022)

 

 

 

 

 

 

 

Bien que la région des Grands Lacs Africains présente une importante quantité des zones humides, riche en biodiversité et ayant des potentialités des solutions au changement climatique, elle reste cependant l’une des régions d’Afrique la plus touchée et déchirée par les conflits armés et communautaires et qui à ce jour empêchent que toutes ces potentialités soient exploités en des solutions durables de résilience au changement climatique.   

La région des Grands Lacs africains, dont la République Démocratique du Congo (RDC), le Rwanda et le Burundi font partie, est devenue progressivement célèbre non pas pour ses progrès mais pour des conflits meurtriers qui ont emporté des millions de vies humaines et engendré des souffrances indescriptibles sur les populations de la région. Non seulement que ces conflits ont eu des impacts négatif sur le vécu quotidien des communautés de la région mais bien aussi  des répercutions sur la biodiversité. Ces deux dernières décennies, les trois pays de la région ont été marqués par la violence mettant les efforts de consolidation de la paix et développement socioéconomique en déficit.

Les jeunes et femmes sont des acteurs important dans le processus de consolidation de la paix. Ainsi, la paix durable tant recherchée dépasse les frontières et passera obligatoirement par la restauration de la confiance, le respect mutuel, la collaboration entre les communautés, les échanges commerciaux gagnant-gagnant et la réduction des manipulations identitaires ainsi que de la haine qui s’est progressivement installée entre les communautés dans la région des Grands Lacs. C’est pourquoi, bâtir sur les compétences et savoirs  des jeunes et des communautés transfrontalières de la région des Grands Lacs en mobilisant toutes les expertises s’avère être importante à l’aide des initiatives diversifiées de collaboration et partenariat.

C’est ainsi, que la présence des lacs partagés par les différents pays, des marais, des rivières, la faune, des frontières naturelles sont des opportunités sur lesquelles bâtir une coopération transfrontalière et régionale en mettant la nouvelle génération au centre des interventions. Les jeunes ont étaient longtemps utilisées dans les différents conflits accentuant ainsi la violence et freinant ainsi toute  initiatives de développement socioéconomique des populations des pays des Grands Lacs transfrontalières, et au même moment où la perte de la biodiversité et les effets néfastes du changement climatiques s’accentuent dans la région rendant encore plus difficile les conditions de vie des personnes et de la faune.

C’est dans ce contexte que les jeunes de la Région des Grands Lacs reconnaissent que, tout en étant vulnérables aux changements climatiques, les écosystèmes de zones humides fournissent aussi, s’ils sont gérés de manière durable, des solutions fondées sur la nature (SfN) et des approches par écosystème, permettant d’atténuer les changements climatiques et de s’adapter à leurs effets, de préserver les ressources en eau, de limiter l’érosion, de prévenir les inondations et les ondes de tempête, soutenant ainsi la biodiversité, atténuant les risques de catastrophe et séquestrant le carbone peuvent aussi être des moyens efficaces de consolidation de la paix dans la région des Grands Lacs à travers des initiatives des de conservation et de consolidation de la paix au niveau transfrontalier et régional.

Objectif du Programme

De manière globale, ce programme régional vise à conserver, restaurer et gérer les zones humides de la région des Grands Lacs Africains pour la paix et la mobilité de manière durable, dans les zones urbaines et suburbaines, résilientes au changement climatique et tenant compte de la conservation de la biodiversité dans  la région.

Spécifiquement, ce programme poursuit les objectifs spécifiques ci-après :

  • Organiser et impliquer les jeunes et femmes, les refugiées et migrants dans des dialogues francs aussi bien au niveau local, national et transfrontalier sur la paix et la conservation de la biodiversité dans la région des Grands Lacs Africains,
  • Initier et renforcer les cadres des dialogues et d’échanges entre communautés transfrontalières de la région sur la Paix, la biodiversité et le changement climatique,
  • Initier et renforcer les initiatives des jeunes et communautés locales de conservation et de restauration des zones humides transfrontalières,
  • Sensibiliser les communautés transfrontalières sur la gestion des conflits homme-faune et mettre en place des mécanismes de gestion transfrontalière et partage des connaissances sur la faune de la région,
  • Promouvoir le transfert des connaissances (savoirs) et renforcer la cohabitation pacifique, la cohésion sociale et le développement socioéconomique transfrontalier.
  • Organiser des activités culturelles de sensibilisation de masse pour la paix et la nature y compris les réfugiés et migrants,
  • Faire respecter les droits des femmes refugiées, migrantes au niveau transfrontalier et dans les communautés d’accueil et lutter contre toutes les formes des violences.

Ce programme concerne 3 pays, notamment la République Démocratique du Congo, la République du Burundi et la République du Rwanda, et est dans sa première phase.

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