Une biodiversité indispensable, la Biodiversité animale des milieux aquatiques en RDC nécessite aussi une conservation durable et continue. Quid de la plaine de la Ruzizi et du territoire d’Uvira ?
Les milieux aquatiques abritent des espèces dites “aquatiques” : Des micro-organismes, des algues, des champignons, des plantes, de nombreux insectes. Chez les oiseaux, plusieurs espèces sont totalement dépendantes des milieux aquatiques, tel que le Cincle plongeur. Quant aux mammifères, certains fréquentent les eaux littorales, comme certains cétacés, les hippopotames, alors que d’autres, dits “terrestres”, sont toutefois fortement liés aux milieux aquatiques. Toutefois, la biodiversité des milieux aquatiques ne se limite pas aux espèces dont la majorité du cycle de vie se déroule dans l’eau. Beaucoup d’autres espèces ont besoin de ces écosystèmes : Soit elles les utilisent lors de leur migration, comme dans le cas d’oiseaux migrateurs, soit elles les utilisent pour répondre à certains de leurs besoins essentiels, comme différentes espèces de chauve-souris venant s’alimenter en insectes volants dans les milieux humides.
L’érosion accélérée de la richesse du vivant constatée aujourd’hui fragilise chaque jour un peu plus cette organisation. En effet, cette perte de diversité réduit les possibilités d’adaptation des espèces et des écosystèmes aux variations de leur environnement, à commencer par le changement climatique. La préservation de la biodiversité s’impose donc comme un devoir moral autant qu’une nécessité vis-à-vis de tout le vivant.
En effet, cette perte de diversité réduit les possibilités d’adaptation des espèces et des écosystèmes aux variations de leur environnement, à commencer par le changement climatique.
C’est ainsi, après avoir lancé le tout premier projet de conservation des oiseaux migrateurs qui fréquentent en certaines périodes les marais dans la plaine de la Ruzizi, les marais de Nyangara dans le territoire d’Uvira, nous avions à travers cette expérience identifiée d’autres menaces communautaires qui pèsent sur d’autres espèces qui vivent dans ces écosystèmes aussi fragiles, dont les marais. Ces espèces sont entre autres les tortues aquatiques, les hippopotames et d’autres espèces d’oiseaux d’eau douce de grande importance.
A ce jour, les populations des tortues et des hippopotames sont en voie de disparition en RDC tout comme dans la Province du Sud-Kivu, plus particulièrement dans le territoire d’Uvira, de suite des menaces communautaires qui pèsent sur cette biodiversité aussi unique dans la zone, nous laissent croire que si rien n’est fait dans l’urgence, dans les 5 prochaines années, les tortues aquatiques ne seront pas là, dans les 10 prochaines années, les hippopotames auront aussi disparu. En effet, les tortues sont capturées de leur habitat naturel et élevé dans des ménages de la place au regard même de leur impossibilité de s’auto-défendre.
Photo tortue aquatique dans un ménage de la place
C’est dans ce contexte inquiétant, que le Projet SOS Biodiversité des milieux aquatiques en RDC a été lancé et rentre dans le cadre du Programme Clubs Ruraux de Conservation (CRC) mis en œuvre depuis l’an 2022 par MKAAJI MPYA asbl.
Ce projet vise à lancer des actions urgentes et concrètes pour la conservation et la protection des tortues aquatiques, des hippopotames ainsi que d’autres espèces d’oiseaux migrateurs et d’eaux douces qui se partagent leurs habitats naturels dont les marais de Nyangara et bien d’autres marais de la plaine de la Ruzizi en Territoire d’Uvira.
Vidéo d’une petite tortue dans un ménage de la place
Le territoire d’Uvira a été ciblé en premier lieu au regard de la présence des tortures et des hippopotames dans presque toutes les zones humides (marais) se trouvant dans cette partie de la province du Sud-Kivu. Mais également au regard des menaces croissantes des populations rurales, vis-à-vis de ces espèces.
L’objectif est de faire une évaluation de l’état écologique des espèces aquatiques dans les milieux aquatiques et l’ensemble des zones humides, l’état de conservation des espèces et des habitats aquatiques ainsi que les risques d’extinction de certaines espèces aquatiques en l’occurrence, les tortues aquatiques et les hippopotames.
En outre, il s’agit de lancer peu soient-elles des actions communautaires stimulantes en faveur des populations rurales vivant autours de ces zones humides et de les engager dans la conservation rurale et la promotion du tourisme communautaire afin de réduire sensiblement les menaces à cette biodiversité aquatique jadis oublié par les acteurs intervenant dans la conservation en RDC. De cet effet, des campagnes rurales de conservation seront lancées, des plaidoyers auprès des autorités pour faire de ces sites des Aires de Patrimoines Autochtones Communautaire (APAC).
Photo d’un hippopotame à Nyangara
En fin, il est très important que la mobilisation d’un Fonds Rural de Conservation (FRC) soit une priorité pour tous. Ceci permettra que vous et nous puissions limiter ou supprimer les menaces qui pèsent sur ces espèces et ces écosystèmes aquatiques dans le territoire d’Uvira et sur l’ensemble de la RDC selon que cela serait identifié au fur et à mesure, à travers des études scientifiques et autres visites d’inspection. D’où l’appel vous est lancé pour une action concertée !